Le Sénégal rejoint le cercle restreint des nations africaines possédant des capacités spatiales propres, avec le lancement réussi de son premier satellite baptisé, GAINDESAT-1A. Ce projet, fruit de cinq ans de travail minutieux par des ingénieurs et techniciens sénégalais formés par le Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM), s’est concrétisé le 16 août à 18h06 mn depuis la base militaire de Vandenberg en Californie, à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX, dans le cadre de la mission Transporter 11.
GAINDESAT-1A, un nanosatellite fera plusieurs fois le tour du Sénégal et aura pour mission principale, la collecte et la transmission des données précieuses pour la gestion des ressources naturelles, la prévention des catastrophes, et l’optimisation agricole, contribuant également à la sécurité, la cartographie précise, la surveillance de la qualité de l’air et de l’eau, l’exploration minière et pétrolière, la gestion des forêts et des pêches, jouant ainsi un rôle essentiel dans plusieurs domaines critiques.
Ce lancement marque le début de l’ambitieux programme SenSAT, piloté par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Sénégal. Un programme qui vise à établir une base solide pour le développement socio-économique du Sénégal et de ses voisins en exploitant les avantages des technologies spatiales. Le but ultime est de transformer le secteur spatial en un levier de développement régional, en faisant du Sénégal un hub spatial pour l’Afrique de l’Ouest.
La réussite de ce lancement après trois mois de retard prévus sur le calendrier initial est saluée par le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, qui voit dans cette réussite une preuve que « le Sénégal entre aujourd’hui dans une nouvelle ère ». Cette percée, selon lui, « marque un pas majeur vers notre souveraineté technologique ». Moussa Baldé, ministre de l’Enseignement supérieur présent pour le lancement, a exprimé son ambition de faire de GAINDESAT et des futurs projets spatiaux un « hub spatial pour la sous-région ».
L’intégration du secteur spatial est essentielle pour les pays africains afin de catalyser leur développement socio-économique et technologique. En effet, le recours à la technologie spatiale offre des possibilités uniques d’améliorer les prévisions météorologiques, d’optimiser l’agriculture grâce à des observations au sol précises et de surveiller les frontières et les ressources naturelles, ce qui permet de réduire les conflits et la surexploitation. De plus, le développement d’infrastructures spatiales peut stimuler l’innovation, créer des emplois de haute technologie, et renforcer les capacités scientifiques locales, plaçant ainsi les pays africains sur la voie de l’autonomie technologique et de l’indépendance stratégique. En s’engageant dans cette voie, l’Afrique pourrait également assurer un meilleur accès à l’éducation et aux soins de santé par des solutions de communication avancées, démontrant l’importance vitale de rejoindre la course spatiale mondiale pour répondre efficacement à ses défis propres.